Les enfants du solstice by Héloïse Côté

Les enfants du solstice by Héloïse Côté

Auteur:Héloïse Côté [Côté, Héloïse]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Alire
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chapitre 10

Des hommes devisaient à voix basse, au loin, et les échos de leurs murmures se perdaient dans les voûtes de la grotte. Léonte, feignant toujours l’inconscience, sentit une présence passer près de lui et examiner longuement Dansée et Nantor. Ensuite, elle se pencha sur lui, puis deux mains moites de nervosité palpèrent ses membres. Des doigts écartèrent ses paupières et le firent rouler sur le ventre. Léonte jugea, d’après la précision du toucher de l’homme qui l’examinait, que celui-ci connaissait parfaitement le corps humain. Le tremblement qui agitait ses mains résultait probablement de la terreur que lui inspiraient les Rouges qui conversaient, légèrement en retrait, et non de l’hésitation propre à l’inexpérience.

Le temps que dura l’examen, Léonte s’abstint de broncher. Les mains se retirèrent enfin et la présence s’éloigna. Quelques instants plus tard, un nouveau murmure s’éleva dans la grotte. Léonte risqua un coup d’œil. Des torches avaient été apportées et un homme échangeait avec les Rouges. Le grand maître reconnut les mots namarres pour « venin », « sommeil »… Rassuré, il referma les paupières. L’homme s’était laissé berner.

Les chuchotements se prolongèrent, puis la voix plus forte d’un Rouge conclut :

« Puisque le cas t’intéresse tant, guérisseur, reste donc avec lui ! »

Un choc sourd se fit entendre, suivi d’un gémissement et de l’écho de pas qui s’éloignaient.

Un lourd silence tomba. Léonte ouvrit de nouveau les yeux. Les Namarres avaient laissé une torche derrière eux et la caverne était baignée par sa douce lumière orangée.

À quelques pas du grand maître se trouvait un homme de taille moyenne, pour autant que Léonte pût en juger, car le nouveau venu, qui se roulait sur le sol en pleurnichant, était recroquevillé sur lui-même. Sa chevelure était d’argent et sa peau, brunie par le soleil, avait tout de même conservé les reflets olivâtres qui trahissaient ses origines damasiennes. Sans quitter sa position fœtale, il lança, la bouche tordue par la douleur :

« Ils sont loin, vous pouvez cesser de feindre.

Si vous arrêtiez à votre tour de prétendre souffrir, vous verriez que j’ai ouvert les yeux », répliqua Léonte.

Le Damasien poussa une exclamation de surprise et toisa l’Hudresien de ses yeux noirs et perçants. Léonte vit qu’il portait une courte barbe blanche qui dissimulait en partie les rides profondes de son visage. Quelques cicatrices se mêlaient aux plis des ans, preuve que l’homme avait pris une part active aux batailles et ne s’était pas contenté de soigner les victimes.

« Je savais que je ne bernerais pas un guérisseur expérimenté, continua le grand maître. Merci de ne pas m’avoir trahi. »

L’homme gratta sa barbe.

« Il faut bien se serrer les coudes, entre collègues prisonniers. Je suis Brurin et, depuis six ans, ma personne et mon savoir sont au service des Rouges.

Vous savez où est l’équipage du navire avec lequel je suis arrivé ici ? »

Brurin esquissa un vague signe de la main.

« Ceux qui ont survécu à l’abordage doivent se trouver dans une grotte quelque part, mais plus pour très longtemps. Les Rouges sont en train d’allumer le brasero pour le sacrifice.



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